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symbiogénie: lettre à Sylvie
Bonjour Sylvie
Vendredi soir, lorsque je me suis couchée, j'ai repensé à notre conversation concernant la symbiogénie; je me suis rendue compte que je n'avais pas vraiment répondu à ta question sur le travail que nous faisions pour nous « mettre en état » de capter et retraduire les énergies qui nous traversent.
Pour moi le moment que nous avons passé ensemble à partager nos souvenirs d'Yves en est un bon exemple. Quand j'ai appris le décès d'Yves je me suis demandé s'il était approprié de maintenir notre soirée « soupes » au sein de l'association . Les avis reçus m'ont vite persuadée que oui. Donc cette rencontre devait être, mais, en même temps, je ne concevais pas de faire, dans cette soirée entre nous, comme si de rien n'était.
Je suis restée avec cette question en moi car je n'avais aucune idée sur ce que l'on pouvait mettre en place. Je n'ai pas cherché à lui donner une quelconque réponse mentale et j'ai attendu. Le lendemain, m'est revenu, tout à coup, une vieille lecture, je crois même de fantaisy, où le narrateur racontait la façon dont, dans leur pays, ils « honoraient » leurs morts : c'est cela que je vous ai proposé.
Voici donc la façon dont nous cherchons à vivre : à base de confiance en la Vie et d'écoute de ce qui passe par nous si nous ne bloquons pas nos intuitions en collant directement une réponse mentale sur les questions posées.
Le problème est d'arriver à défaire petit à petit nos peurs, nos blocages etc
Je ne peux pas te résumer 30 ans de travail et de découvertes sur ce sujet, mais j'ai envie de te parler de notre dernière séance en groupe pour laquelle il m'était venu de travailler sur le thème : comment accepter certains événements qui nous « coincent »?
Tu sais que, pour nous, une pensée bien intériorisée et exprimée par la partie la plus grande possible de notre être (nous appelons cela une pensée/conscience) peut être extrêmement efficiente et que beaucoup de notre travail, pour nous ou pour les autres, se fait grâce à cela.
Nous avons, donc, dialogué sur ce que ce sujet amenait en nous:
en premier lieu nous voyons combien ces événements ont tendance à nous refermer sur nous même et à faire surgir nos peurs.
ensuite nous vient qu'il ne s'agit pas d'acceptation-résignation mais plutôt d'acceptation-état des lieux; c'est à dire accepter ce qui est, afin, à la fois, d'avoir quelque chose de solide pour ancrer notre action et, à la fois, de ne pas réagir et nous mettre en opposition.
Il nous a, alors, semblé que l'acceptation était aussi une ouverture à plus vaste que nous pour que puisse naître en nous des réponses autres que celles que nous pourrions mettre en place en faisant appel à nos raisonnements mentaux. Et, déjà, le simple fait de pouvoir relativiser les problèmes et de les situer à un autre niveau change leur importance et leur priorité à nos yeux et nous permet de les vivre différemment.
Cela implique directement que nous cherchions à être disponibles afin que ce plus vaste puisse nous guider et amener en nous d'autres énergies...
Au fur et à mesure, nous laissons, tout ce qui a été partagé entre nous, tous les mots prononcés, toutes les pensées émises, amener leur énergie en nous.
Je sens que quelque chose se passe en moi, au niveau du ventre, comme si certaines énergies cherchaient à émerger en moi et n'y arrivaient pas; je répète,en silence, plusieurs fois, le mot « Acceptation » et tout d'un coup, je sens tout mon corps se détendre, toutes mes tensions, de quelques nature quelles soient se dissiper et un maelstrom d'énergies se répandre en moi; j'ai la sensation d'être dans le cosmos lors du big-bang au moment où tout se met en place!Je sens très concrètement l'importance de cette disponibilité intérieure amenée par l'acceptation.
Je me rends compte que des solutions, qui peuvent être inédites, peuvent émerger de ce tourbillon d'énergies et nous permettre d'envisager les problèmes différemment et nous donner l'énergie nécessaire à leur mise en œuvre.
Bien sûr cet état n'est que temporaire pour moi mais nous avons appris au cours de notre pratique que cela jouait comme un facilitateur: la route pour s'ouvrir à d'autres possibles, à des énergies qui peuvent guider notre chemin, est mémorisée par notre corps. Chaque fois que nous serons replongés dans un état d'inacceptation, ce travail de s'ouvrir à plus vaste, de se mettre en disponibilité se fera plus facilement et petit à petit toute notre façon d'envisager la vie, de se comporter, se modifiera.
Mais c'est vrai que le chemin est long car nos résistances aux changements, nos habitudes d'être et de vivre sont bien encrées mais... tout devient possible !
Je t'embrasse
Monique